Jeannette AGAR Mémoire « Firmidable » de la Famille.
Connaissez-vous Jeannette ?
Elle vient de fêter allègrement ses « 90 printemps ». Honorée, au milieu de toute sa grande famille, de ses cousinous et cousinettes lointains, le 14 août 2005, elle les réunissait, à Firmi, lieu de sa naissance.
Ancienne bouchère et libraire, sur la place de l’Hôtel de Ville de Firmi, elle vit une paisible retraite, amplement méritée. Veuve depuis 1996, elle est choyée par son fils Jean-Pierre et sa bru Gisèle.
Ils perpétuent cette tradition familiale, vieille de 135 ans en étendant leur activité comme « Traiteur ».
Très brièvement, elle nous raconte, ci-après, son passé bien rempli, que nous vous présentons.
Un peu d’histoire :
Son grand-père, Jean Urbain Falissard est né à Conques, en 1846. Ayant une soeur, à Rodez, qui tenait une charcuterie, il s’initie à l’art de ce beau métier.
En 1868, désirant en savoir plus, il entreprend un « Tour de France » de chapelier. A Rodez, il y avait une chapellerie Falissard. Il partit à pied (non pas en vélo) vers Castres et Mazamet, pour s’arrêter à Esperaza, dans l’Aude, capitale du chapeau. Il remonta à Chazelles-sur-Lyon (Loire), capitale du chapeau de feutre. Il s’y trouvait lors de la guerre de 1870 et avait gagné 250 fr. en or. Hélas ! sa malle ayant disparu, il revint à « Firmy », complètement ruiné.
Deux ans plus tard, en 1872, il se marie à Jeanne Boyer, qu’il avait rencontré à Conques et qu’il avait perdu de vue. C’est Toussaint Falissard, ancien maire de Conques, qui retrouva trace de cette… hyménée !
Ils s’installent à « Firmy », lui comme chapelier-coiffeur. C’est là, qu’on vit la première machine à coudre, qu’il utilisait pour apposer les rubans sur les chapeaux. C’est également dans sa maison de Conques qu’on découvrit le célèbre « Bras de Saint Georges ». Il dresse sa crosse, en or, sur un étal du musée. A savoir, c’est au péril de sa vie, qu’un de ses aïeuls a caché cette relique, lors de la Révolution, vu que les brigands pillaient les églises et emportaient les objets.
Peu après, en 1890, il installe dans sa boutique, un dépôt-vente de « La Dépêche ».
En 1933, à 87 ans, La Dépêche le félicite et lui dédit un article élogieux dans ses colonnes, en sa qualité de « Doyen des Dépositaires ». II décède, en 1936.
Sa fille Marie-Rose (Maria) née en 1876. Elle se marie, en 1900 avec Jean Cantaloube qui travaillait à la mine de Decazeville. Après son travail, il tuait les cochons, etc… Gazé, il décéda, en 1918, des suites de la Grande guerre. Maria gardait le commerce avec son père. Elle décéda, en 1960, lors de la messe de minuit.
De leur union naquirent deux enfants : Marcel, puis Jeannette, née en 1915.
Donc, il arriva que Jeannette, devint orpheline à l’âge de 3 ans. Son Grand-père, Jean Urbain Falissard l’éleva et l’éduqua comme sa propre fille. A ce Grand-père paternel,
Elle voue un amour et une reconnaissance inouie. Il l’initia à tuer les veaux qu’il tombait lui-même pour l’abattage. Il lui apprit à les dépecer et à les découper. Lui montra comment servir la clientèle et savoir l’accueillir.
Dans son appartement, différentes gravures familiales montrent ses aïeux, devant la boucherie Falissard
en train de mettre en quartier un veau qu’ils venaient de tuer. Certaines de celles-ci, ont paru dans le livre,
« Firmy …une histoire firmidable », hélas épuisé. L’auteur, Monsieur Lajoie-Mazenc, maire actuel de Firmi a promis sa réédition ajustée et améliorée de nouveautés.
Jeannette se marie, en 1938 avec Emile Agar. Il était employé à la mine et s’occupait de l’entretien du criblage. Il travaillait de 17 h. à 2 h. du matin. Jeannette l’attendait. Pendant ce temps, elle faisait les comptes et l’inventaire pour les commandes et les achats des fournitures.
Durant la guerre de 1939/1945, elle supprima la librairie. Elle continua la vente des journaux dans le magasin de boucherie.
Après la guerre, après avoir déménagé, elle agrandit et transforma son commerce en deux boutiques. La boucherie et la Maison de la presse qu’elle faisait marcher de pair. Ceci dura 37 ans.
Son fils Jean-Pierre se marie, en 1970. Il prend en charge la boucherie. Jeannette garde la librairie. Tous les jours, levée à Sh., elle procédait à la livraison matinale des journaux. Cherchant une personne pour la seconder, et ne trouvant pas, elle cesse toute activité, en 1977.
La Dépêche désira fêter ses « 50 ans de fidélité ».Vu les événements, elle n’accepta pas cet honneur car, sa modestie l’en empêcha.
Par contre, en signe de remerciements, elle aurait aimé qu’on lui assure un service « Gratuit » ?
Ce serait, très certainement, une reconnaissance bien méritée, vu ses bons et loyaux services.
Merci Jeannette.
Un correspondant voisin.
Nono
2/18/2006